La récompense, c’est le public

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publié le lundi 14 mai 2018


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Ce 12 mai, Pierre Aucaigne et ses Amis du Boulevard Romand emménagent à Rochefort dans « La bonne planque ». Une première hors frontières suisses.

Défendre le théâtre de boulevard. Depuis 10 ans, les Amis (suisses) du Boulevard Romand y contribuent en offrant aux grands classiques les moyens de renouer avec les planches. Rendez-vous ce samedi, à Rochefort pour « La Bonne planque » avec Pierre Aucaigne.

Quand on vous a proposé de reprendre le rôle de Bourvil dans « La bonne planque », quel a été votre premier sentiment ?

Cela m’a touché doublement. D’abord parce que c’est quelqu’un que j’aime énormément et que c’est une belle référence dans notre métier. Et puis, sans vouloir l’imiter, j’essaye d’être très fidèle à ce que lui voulait faire. Son but était de faire plaisir aux gens, de les rendre heureux avec toute la générosité que cela peut impliquer.

Ce n’est pas évident…

Non. Parce qu’on a toujours tendance à comparer. J’essaie de sortir de cette comparaison en apportant ma personnalité. Et la récompense est là. Quand le public vient vous dire : on a passé un super-bon moment. On n’a pas vu d’imitation et on a pris autant de plaisir. Cela veut dire que la partie est gagnée.

Dans un premier temps, c’est François Pirette qui a adapté la pièce spécialement pour vous. (Ndlr : cette version est d’ailleurs passée par Rochefort.)

Oui, mais c’était une autre histoire, un autre décor. Cela se passait à notre époque. J’étais un vieux garçon qui vivait dans son studio meublé Ikéa et qui était censé être champion, de karaoké. C’était cela le fil de l’histoire.

Qu’est-ce qui a changé avec la reprise par les Amis du Boulevard ?

On est parti sur une autre base. On est dans une ambiance des années soixante avec cette volonté de faire cela dans un décor grisé, rappelant le noir et blanc. C’est ma petite femme qui en a eu l’idée. On est dans le Michel Audiard avec des dialogues qui s’en approchent. On est revenu sur l’atmosphère d’origine, en gardant les personnages mais en coupant la pièce. Deux heures 40 en TV, c’est énorme.

Qu’est-ce qui a été supprimé ?

Dans les années soixante, il y avait ce côté romantique, allégorique des rencontres. Aujourd’hui, on est dans une époque où on a plus le temps de draguer. On a coupé les scènes romantiques avec Pierette Bruno et Bourvil.

C’est une question de rythme ?

Oui, c’est cela. On garde une pièce dynamique et drôle avec toutes les situations rocambolesques de la pièce d’origine. Les gens qui ont eu l’occasion de voir la version originale de la pièce ne viennent pas nous trouver pour dire : il manque cela.

L’humour actuel est plus agressif. Comment parvenir à défendre le théâtre de boulevard ?

La réponse, elle est là. On remplit les salles. Je pense qu’il y a une demande du public par rapport à cela. Les gens ont envie de retrouver un esprit de convivialité, de bonheur,.. Et ce n’est pas si évident. Les gens que l’on embauche et qui viennent du théâtre classique, ont été surpris. Il y a un travail énorme à fournir pour faire rire les gens.


Source lavenir.net